Philippe Scialom - Psychologue Psychothérapie - Psychologie - Psychanalyse - Psychomotricité Enseignement - Cours - Articles - Guidance - Informations - Aides Parents - Enfants - Ados - Etudiants
Philippe Scialom - Psychologue Psychothérapie - Psychologie - Psychanalyse - PsychomotricitéEnseignement - Cours - Articles - Guidance - Informations - Aides Parents - Enfants - Ados - Etudiants

 

 

 

 

 

 

L'UTILISATION DES RYTHMES ET DE LA VOIX EN PSYCHOMOTRICITE

 

Du jeune enfant jusqu’à la personne âgée en passant par l’adolescent et l’adulte, en séance individuelle ou en groupe, l’utilisation des différents rythmes et de la voix est essentielle en psychomotricité et passe aisément par le jeu.

 

Prenons l’exemple d’un jeu très simple, autour des percussions corporelles et du rythme ; les personnes présentes se mettent en cercle. La première qui joue propose un bruit (claquer des doigts, taper sur sa cuisse, taper du pied, taper dans ses mains, …). La deuxième personne à jouer refait ce bruit et en rajoute un. La troisième personne refait le 1er bruit, puis le 2ième et en rajoute un et ainsi de suite.

Ce jeu invite les participants à s’écouter entre eux, à s’imiter, à s’affirmer au sein du groupe, à prendre leur place et à entrer en relation. Les différents bruits proposés sont souvent source de rire et d’amusement. Chacun se reconnaît en tant qu’individu et en tant que personne intégrant un groupe. Effectivement il faut prendre en compte ce que chacun ajoute au fur et à mesure et qui a une importance dans la continuité du jeu. La participation de tous est nécessaire. La production finale unit chacun des participants, les valorisent et ils s’y reconnaissent. Elle peut être reproduite par toutes les personnes en même temps, pour cela il faut se regarder, s’écouter, s’attendre et s’harmoniser.

Ces échanges intéressent aussi l’imagination, la créativité et l’exploration corporelle. C’est enfin un bon moyen d’expression non verbale. Il peut par la suite permettre et faciliter la verbalisation du vécu au sein de la séance dans un premier temps pour toucher ensuite le vécu plus profond des participants et leur permettre de mettre des mots sur leurs difficultés.

Ce jeu basé sur l’association de différentes sonorités stimule la mémoire ainsi que la sensibilité auditive, visuelle, tactile et proprioceptive. La reproduction de structure rythmique sollicite les coordinations manuelles, l’attention et l’adaptation. Enfin le rythme est une notion que l’on retrouve dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture (succession des syllabes, des mots et des temps de pauses), dans l’orientation temporelle (succession des évènements de la journée et d’une vie) et dans le repérage temporel (succession des mois, des saisons, …).

Faire varier les vitesses et les forces de frappe permet de favoriser l’investissement corporel, la désinhibition, l’épanouissement, la régulation tonique et le contrôle moteur. Ce jeu permet également d’aborder la planification motrice et les praxies.

 

Reproduire un rythme avec son corps c’est déjà l’entendre, le ressentir puis l’exprimer. Il faut alors décomposer le mouvement, l’apprendre en le répétant plusieurs fois afin de l’intégrer, l’automatiser et l’acquérir. La prise de conscience de son corps en train d’effectuer des mouvements et la sensibilité kinesthésique favorise l’intégration du schéma corporel.

L’intérêt de cette médiation est aussi de travailler l’équilibre ainsi que les coordinations et les dissociations entre les hémicorps droit et gauche et entre les hémicorps supérieur et inférieur. On améliore donc également la latéralité et les repères spatiaux.

 

 

Prenons maintenant l’exemple d’un second jeu, cette fois autour de la voix et du rythme ; une personne est désignée comme chef d’orchestre et fait face aux autres enfants. Le bras droit correspond au son « a », le gauche au son « e », le torse au son « i », la jambe droite au son « o » et la gauche au son « u ». Le chef d’orchestre va alors pouvoir s’amuser à créer une vrai partition en tapant 2 fois sur son bras droit, 1 fois sur son bras gauche puis sur sa jambe droite et à nouveau 2 fois sur son bras droit, etc. Tandis que les autres participants doivent chanter les lettres correspondantes. C’est à la fois une exploration de son propre corps mais aussi de celui de l’autre au travers la voix et de toutes les émotions qu’elle véhicule.

Il faut être concentré pour ne pas se tromper. Il faut surmonter la crainte de « chanter » faux et d’être jugé. Le jeu favorise la spontanéité. Dans ce cadre, les différents sons exprimés sont souvent dépourvu d’artifice et l’individu se retrouve en quelque sorte à nu et sans masque. La voix vient de ce qui est profond en nous et peut traduire des états d’être. La voix signe aussi notre personnalité, notre singularité et nous démarque des autres. Entre le chef d’orchestre et les autres participants il n’y a pas d’intermédiaire, le support de leur jeu et de leur communication est le corps. La voix est le support de la communication verbale, de l’affirmation de soi et de la rencontre avec l’autre. La voix permet de créer une enveloppe sécure où le corps peut prendre vie et se libérer. Ce jeu invite au lâcher prise.

Par la voix, l’individu s’affirme, fait face à ses appréhensions et est valorisé par la réussite d’avoir produit quelque chose. C’est l’amélioration de l’image corporelle qui en ressort.

 

 

Les individus adoptent des postures, sans véritablement en prendre conscience, c’est pourquoi elles peuvent être vecteurs d’émotions que nous pouvons alors détecter en séance. Elles sont susceptibles de varier selon les ressentis corporels, l’état psychique et l’environnement du sujet. On peut les décoder en s’aidant notamment des expressions faciales et de la verbalisation des individus.

 

Proposer divers sensations et perceptions, favorise les transformations des éprouvés corporels en représentations mentales. Ainsi la diversité des expériences corporelles tend à améliorer la capacité de traitement des nouvelles informations et donc de s’adapter aux situations inconnues. Alors chacun peut prendre conscience de ses potentialités pour les transformer en moyen d’expression. En conséquence, cela renforce le sentiment d’existence de soi et permet l’évolution positive de l’image du corps.

 

 

Version imprimable | Plan du site
© Philippe Scialom

Site créé avec IONOS MyWebsite.