Philippe Scialom - Psychologue Psychothérapie - Psychologie - Psychanalyse - Psychomotricité Enseignement - Cours - Articles - Guidance - Informations - Aides Parents - Enfants - Ados - Etudiants
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L’eau est une médiation psychomotrice, possible du nourrisson à la personne âgée. Notamment utilisée dans le traitement de la psychose et de l’autisme, sa présence au cours des soins peut s’avérer intéressante et potentiellement thérapeutique. L’eau permet l’expérience de sensations uniques, impossible à percevoir en salle de psychomotricité ou dans toute autre médiation.

 

Une fois dans l’eau, le corps n’est plus soumis aux lois de la pesanteur et se trouve « porté » par ce grand liquide. Les mouvements du corps semblent ainsi plus faciles et plus amples au sein de la piscine. Le corps dans l’eau amène le sujet à explorer des sensations inédites et étrangères de celles qu’il vit et connaît en dehors du bassin (ou devrait-on dire, « au contact de l’air »). Ses propriétés font d’elle un atout dans le domaine de la psychomotricité : l’eau est indestructible, très sensible aux variations de l’environnement et transformable. Elle suit les contours et les gestes du corps et réagit aux mouvements corporels. Le sujet peut s’immerger complètement dedans, formant ainsi une seconde enveloppe corporelle.

 

La présence du thérapeute apporte un cadre rassurant au patient, qui s’adonne à diverses expériences sensorimotrices dans l’espace du bassin : il peut tapoter l’eau, la faire gicler sur les autres, la faire glisser entre ses doigts, constater l’imperméabilité du corps, s’amuser au-dedans/dehors, au chaud/froid et à la surface/profondeur en rentrant et sortant une ou plusieurs parties de son corps, mais aussi la sentir dessiner et délimiter les contours du corps, favorisant ainsi sa perception matérielle. La présence et la verbalisation du thérapeute permet de donner un sens à l’expérience vécue par le sujet.

 

Cependant les sensations peuvent être perçues chez certains patients comme très déroutantes, car l’eau projette leurs émotions et leurs angoisses (peur de se dissoudre dedans, du morcellement, perte des repères terrestres, …). Chaque prise en charge est donc unique et dépendante de la volonté, de l'envie et du ressenti du sujet.

 

Chez certains enfants polyhandicapés, l’eau chaude possède un effet antalgique, ce qui les soulage et permet de réveiller des solutions motrices auparavant inhibées par la douleur. En outre, l’eau diminue leur facteur émotionnel. Elle peut apporter une contenance et une cohérence corporelle à ceux qui n’auraient pas de corps propre symbolisé. 

 

L’eau peut servir de médiateur dans le jeu avec l’enfant autiste, dans le but de favoriser la relation et l’interaction.

 

Ainsi l’eau est une médiation souvent utilisée lors du soin en psychomotricité, permettant des expériences sensorielles et motrices particulières, différentes de l’environnement quotidien, amenant la redécouverte de sensations uniques rappelant la vie intra-utérine.

 

 

BIBLIOGRAPHIE :

- « Le corps et l’eau » de Catherine POTEL

- «  Psychomotricité, psychoses et autismes infantiles » de Jérôme BOUTINAUD

 

 

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