Philippe Scialom - Psychologue Psychothérapie - Psychologie - Psychanalyse - Psychomotricité Enseignement - Cours - Articles - Guidance - Informations - Aides Parents - Enfants - Ados - Etudiants
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Vignette 1

LUCAS ET LE MIROIR

 

Lucas 4 ans 1/2 fait des colères massives en crêche, dit "ça ne me dérange pas de mourir", fait des bêtises à table et se punit lui-même, cherche les limites.

Il répète souvent "je veux mourir", a même pris une serviette pour s'étouffer.

Le plus surprenant qui est remarqué par les puéricultrice de l'année précédente, c'est qu'il avait eu l'an passé à la même période un accès de colère et de désespoir identique.

Autre fait remarquable, après une de ses crises il se regarde dans le miroir puis se calme.

Evidemment cela se passe aussi à la maison. L'inquiétude de la crèche amène les parents débordés à consulter.

La question de la date de répétition des excès de Lucas a été soulevée à bon escient par l'équipe de la crèche. Les parents expliqueront leurs propres souffrances pendant leur enfance. Notamment, la maman de Lucas a été violée et maltraitée par son père qui est décédé depuis quelques années en novembre et qui la terrorisait jusque là. Or Lucas est né en novembre et ses crises ont lieu de façon remarquables et paroxystiques en novembre.

La maman a eu une grossesse très difficile pour Lucas, associée au fait qu'elle ne voulait pas d'un garçon qui allait naitre en novembre, ce qui la renvoyait trop à son père dont elle a été enfin "débarrassée" en novembre.

 

Interprétations

On peut penser que les colères de Lucas lui servaient à essayer de sortir de cette confusion avec son grand-père dans laquelle sa mère l'avait enfermé malgrès elle.

Dire "je veux mourrir" entrait donc dans le désir de sa mère qu'il voulait satisfaire pour l'apaiser.

Se regarder dans le miroir l'aidait à se restructurer et à sortir de ses états de crises, à retouver son identité qui risquait de se perdre dans le traumatisme maternel.

 

Epilogue

Rapidement la psychothérapie de la maman l'a amené à parler à son fils avec des mots simples de son histoire. Le comportement de Lucas a été métamorphosé à l'extérieur, mais aussi sa relation avec sa maman s'est vue changée et réciproquement vers l'apaisement, la douceur et l'expression de l'amour.

 

Conclusion

Lucas a évité de justesse une psychopathologie grave. L'observation et la parole de l'équipe de la crèche ont été salvateurs. La réaction positive de la maman et sa thérapie ont été fondamentales.

Une psychopathologie peut donc naître sans savoir et sans parole.

Parler constitue une clé incontournable pour sortir de ces  enfermements qui passent même parfois les générations.

                                                                                             Ph S

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