Philippe Scialom - Psychologue Psychothérapie - Psychologie - Psychanalyse - Psychomotricité Enseignement - Cours - Articles - Guidance - Informations - Aides Parents - Enfants - Ados - Etudiants
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Le cerisier abandonné

LE CERISIER ABANDONNÉ

J . est une petite fille de 9 ans inhibée et anxieuse, mais qui travaille très bien. Elle n’exprime pas ses émotions, contient sa tristesse et son inquiétude dans un climat familial conflictuel depuis la séparation de ses parents quand elle avait 5 ans.
La mère s’est remariée et a eu un deuxième enfant.
Le père avait déjà un premier enfant de son mariage précédent et il attend un enfant de son  récent remariage avec une femme ayant déjà aussi un enfant du même âge que J.
Autrement dit J. évolue dans une fratrie de 5 enfants de 5 lits différents.
Son père est toujours en conflit de façon virulente avec son entourage notamment la mère de J. et avec sa propre mère la grand-mère maternelle de J. qu'elle voit souvent.
Lors de sa première séance J. n’arrive pas à parler malgré son envie et mes encouragements. Je lui propose donc de dessiner. J. accepte avec soulagement tout en opposant qu’elle dessine mal. Je lui explique que c’est son imagination qui m’intéresse et pas que ce soit beau comme pour l’école.

Le dessin :
Elle commente son dessin sur lequel rien n’est écrit dans un premier temps. "C’est une petite fille qui a pris toutes les cerises de l’arbre alors elle le laisse tomber".
Quand je lui demande ce qu’ils ressentent chacun elle répond qu’ils sont tristes tous les deux. C’est alors que lui propose d’écrire leur dialogue comme si l’arbre pouvait parler.

 

Le dialogue du dessin :

La petite fille revient 6 jours après :
- fille : mais tu n’as plus de cerises !
- arbre : Oui, je te rappelle que tu m’a tout pris la semaine dernière !
- fille :Tu es en train de me dire que je t’ai laissé tomber.
- arbre : Oui.
- fille : Bon je vais te laisser là. Je vais voir un autre cerisier.
- arbre : Tu peux y aller, mais ne le laisse pas tomber comme moi !

Les associations autour du dessin :
J. fera spontanément le lien avec elle et la peur que son père ne la laisse tomber quand le bébé arrivera.
J. se défend mal face au climat conflictuel et à cet environnement de rupture qui l’insécurise depuis la fin de son œdipe (5 ans quand les parents se sont séparés) où les identifications importantes lors de cette période se sont faites sur un terrain fragile et inquiétant.
Notons que le dessin réalisé en diagonal donne l’impression que l’arbre est déraciné et tombe, mais elle n'en dira rien. Par contre il y a une discordance entre le sourrire de la fillette, son discours et l'émotion contenue qu'elle formulera en disant qu'ils sont tristes. J. tente de mettre à distance ses émotions avec difficulté ce qui indique l'envahissement des processus affectifs.
Il serait possible d’interpréter le jeu d’identification autour des deux personnages et des fruits mais nous ne disposons pas des associations d’idées de J. pour les confirmer.
Pour une première séance, J. a bien exprimé son vécu dépressif, la crainte de la l'abandon et le climat d’insécurité qui l’entoure. Son investissement du dessin est plutôt de bon augure pour la suite. Nous nous sommes quitté sur l’idée qu’il fallait qu’elle dise ses craintes à son père et aussi qu’elle demande à sa mère comment elle avait réagi à la naissance de sa demi-sœur.


Ph. S.

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