Philippe Scialom - Psychologue Psychothérapie - Psychologie - Psychanalyse - Psychomotricité Enseignement - Cours - Articles - Guidance - Informations - Aides Parents - Enfants - Ados - Etudiants
Philippe Scialom - Psychologue Psychothérapie - Psychologie - Psychanalyse - PsychomotricitéEnseignement - Cours - Articles - Guidance - Informations - Aides Parents - Enfants - Ados - Etudiants

LA MAISON PAPILLON / explications et interprétations d'un dessin

La Maison Papillon

Les dessins d'enfant s'interprètent à condition d'assister à leur déroulement, d'entendre les commentaires de l'enfant, et de connaître son histoire et le contexte. Des liens peuvent aussi être faits avec les autres dessins, voir avec les rêves ou les cauchemars. Ph. S.

 

LA MAISON PAPILLON DE "A" -

 

Pour comprendre ce qui se joue dans ce dessin, il faut savoir que "A" est enfant de 9 ans, Français, de parents de cultures différentes (Afrique noire et Afrique du Nord). Les parents de "A" souffrent de psychopathologies lourdes (psychoses), à l'origine de multiples séparations, absences, incohérences, vécues par les enfants. "A" est suivi en psychothérapie pour une humeur dépressive profonde et un désinvestissement généralisé.

Il a dessiné de nombreuses fois pour raconter l'histoire du peuple papillon, toujours menacé de disparition. Ses histoires sont toujours catastrophiques et se terminent systématiquement par l'anéantissement généralisé.

Ce dessin représente un changement et un moment fort dans la restructuration de A.

 

"A" raconte son dessin :

"C'est une maison papillon (le grand papillon central) qui abrite les enfants papillons (petits papillons sur le corps , les ailes et l'antenne du grand papillon). La tempête et le vent ont tué et emporté plein de bébés et enfants papillons et leurs parents. C'est pour ça que les papillons sont penchés par le vent. Il reste les enfants qui tiennent avec des crochets sur la maison. La maison a des racines qui entrent dans le sol pour tenir et des pics (au sol à gauche de la maison papillon) et un robot (à droite de la maison) pour se défendre". "C'est la première fois qu'ils restent vivants (il me dit cela en riant, enfin !). La maison c'est comme une maman en haut (tête, haut du corps et ailes du haut de la maison papillon), et un papa en bas (ailes du bas, bas du corps et fils et pics dans le sol)."

 

On comprend donc à quel point "A" lutte contre le désordre et l'instabilité affective. Il tente de structurer et réunir ce qui risque de se morceller et d'être anéanti. Il met en place des défenses et surtout des liens, des ancrages pour se stabiliser face à l'angoisse de perte, la séparation et l'abandon.

L'identification parentale est enfin possible sur cet arbre qui tient malgrès la furie des éléments. Cet arbre maison pour la première fois est un refuge dans les histoires de "A" et protège même si elle demeure archaïque et hermaphrodite. Parallèlement, j'apprends que "A" sort de sa dépression et s'investit scolairement, il se fait des amis et on le voit jouer, ce qui est nouveau.

"A" attend que je l'observe, que je l'écoute et demande des précisions. Il est attentif à ma réaction. Je peux en retour lui expliquer son cheminement simplement, comme une traduction. Je l'encourage à poursuivre sa construction et à trouver autour de lui ces ancrages qui permettent de tenir bon. Il comprend mes explications car il sait de quoi "parlent" ses dessins depuis que nous partageons ce "métalangage" au cours de sa psychothérapie.

 

Ph S

 

Version imprimable | Plan du site
© Philippe Scialom

Site créé avec IONOS MyWebsite.